• La Sainte Boble

    Gravure représentant la Déesse Helle

     

    Ce texte est l'un des plus importants de tout le monde de Thrükk. Rédigé par l'érudit Bibel du haut de sa tour, il raconte la création et les premiers temps du monde. Les légendes concernant l'Affrontement Originel, le Combat de Mille Jours et de Mille Nuits, le Héros du Radis prennent leur source dans ces écrits.

    Il est à la base des principaux courants religieux de Thrükk, tels que les Radicaux, les Courants et les Procrastins. La langue utilisée dans la Sainte Boble est à la base de ce qui deviendra le thrükkien moderne, la langue unique de Thrükk.

     

    Ci-dessous est reproduit le texte de la Sainte Boble, tel qu'il fut rédigé par Bibel l'érudit lui-même, et fidèle à l'édition collector d'origine.

     

    "Ce que je proclame, c'est ceci : moi, Biblel l'érudit, depuis mon auguste tour j'ai pu entendre la voix de celle qui est pour nous tous l'Unique, Glorieuse Souveraine Créatrice, Mère Céleste de Thrükk, Notre Déesse Helle. Ici je promets de rapporter fidèlement l'Histoire de Notre Glorieuse Créatrice telle que Sa Majestueuse Voix a guidé mon écriture. Que chaque Être de Thrükk grave en sa mémoire les hauts faits de Celle que nous implorons, Notre Toute-Puissante Déesse."

     

    "Au commencement, il n'y avait rien.
    Puis du rien naquit Helle, Notre Glorieuse Déesse,
    Portant en Sa Gracieuse Chevelure les Cinq Couleurs Originelles.
    Puis du rien naquit une entité informe qui se nomma Scrableubleu,
    Portant au lieu de bras d'énormes pinces menaçantes.
    Il n'y eut ni soir, ni matin.

     

    Du rien naquit ensuite un morceau de Planète.
    Notre Glorieuse Déesse vit la Planète et voulut s'y établir.
    L'infâme vit la Planète et voulut la posséder.
    Notre Glorieuse Déesse s'élança dans Sa Grâce à une allure Supersonique.
    L'infâme rampa aussi vite qu'il le put avec ses doigts fourbes.
    Notre Glorieuse Déesse et l'infâme atteignirent la Planète en même temps.
    Il n'y eut ni soir, ni matin.

     

    L'infâme face à Notre Glorieuse Déesse dit : « C'est l'heure du duel. »
    Notre Glorieuse Déesse face à l'infâme dit : « Qu'il en soit ainsi. »
    Ainsi Notre Glorieuse Déesse et l'infâme engagèrent le duel
    Et Cinq fois Sept fois ils s'affrontèrent.
    Il y eut la Propulsion de Salive
    Dans laquelle Notre Glorieuse Déesse s'illustra.
    Il y eut La Pierre, Le Papier, Les Ciseaux
    Où l'infâme tricha vilement.
    Il y eut Un, Deux, et Trois Soleils
    Puis bien d'autres affrontements
    Mais l'infâme n'avait cesse d'user de sa poix
    Pour dans chaque épreuve égaler Notre Glorieuse Déesse.

     

    Alors se levant dans Sa Grâce
    Notre Glorieuse Déesse tarta l'infâme.
    L'infâme osa répliquer
    Et projeter sa souillure vers l'Auguste Visage
    Mais dans les intestins reçu un crochet du droit.
    Il n'y eut ni soir, ni matin.

     

    Bientôt la Planète sous les coups puissants
    En trois morceaux fut scindée.
    Notre Glorieuse Déesse toujours molestait l'infâme
    L'infâme toujours de ses viles pinces osait répondre.
    Le Pouvoir de Création de Notre Glorieuse Déesse
    Et l'infâme Pouvoir de la Destruction
    En vain s'égalèrent ;
    Puis le moment vint
    Où ayant perdu de vue
    Son pugnace adversaire
    Chacun d'un côté différent de la Planète
    Lança toute sa rage
    Dans un ultime coup de poing.

     

    La Planète sous le choc ne sut quelle forme adopter ;
    Aussi de chaque face s'aplatit-elle,
    Et fut telle qu'aujourd'hui encore elle est restée.

     

    Notre Glorieuse Déesse se retira alors sur le morceau de Planète
    Qui dans l'immense espace était resté fidèle au corps rocheux
    Qui auparavant ne faisait qu'un avec lui ;
    Par le Pouvoir de la Création un Palais sorti de terre
    Où Notre Glorieuse Déesse s'installa
    Et fit ce lieu si pur désormais nommé « Pare-Radis ».

     

    L'infâme quant à lui s'enfuit vilainement
    Rejoindre quelques gravats de roche errants
    Arrachés à la Planète par la force de la bataille ;
    De ses affreuses pinces il fit jaillir une obscure magie
    Et bâtit son antre de malheur
    Repaire atroce où il prit sa place
    Et fit ce monde immonde qui désormais se nomme
    « Monde en Fer ».

     

    Dans la hauteur de Sa Grâce Notre Glorieuse Déesse
    Contempla la face nue de la plate Planète
    La trouvant morne et grise, décida du Miracle de la Création.
    Notre Glorieuse Déesse prit dans Sa Chevelure
    Le rayon de couleur Bleue, et l'éleva dans le ciel
    Aussitôt les océans coulèrent sur la terre sèche,
    Et Helle vit que cela était bon.

     

    De l'Eau nouvelle fut tirée l'essence de Vie
    Notre Glorieuse Déesse de Ses Doigts de lumière
    Sépara en deux moitiés les fougueux océans
    Et de cette plaie béante naquit une pâte
    Insaisissable, cristalline, plus légère que l'azur
    Cette pâte de Création qui se nomme la « Plaie d'Eau ».

     

    De cette pâte, Helle fit toutes choses
    Et après avoir donné aux marées leur flux
    De nouvelles terres émergèrent, fertiles
    Notre Glorieuse Déesse les para de couleur
    Grâce aux arbres changeants, aux végétaux sensibles
    Puis fut créé le vent qui les fit danser
    Et les rochers souterrains garnis de joyaux
    Notre Glorieuse Déesse contempla Son œuvre
    Au nouveau monde émergé
    Fut donné le nom de « Thrükk »
    Et Helle vit que cela était bon.

     

    Alors s'élevant dans les cieux
    Notre Glorieuse Déesse fit se mouvoir Sa Gracieuse Chevelure
    Des perles et des paillettes qui en tombèrent
    Elle grava dans l'éther les Constellations
    Et parmi elles dix signes élus
    Pour de toutes parts couronner la Planète
    Dix Helle en créa, et dix ils furent :
    L'élégant Poulet
    La Chaussette aux reflets d'aurore
    L'Alligator aux fermoirs argentés
    Le Ponez fabuleux
    Le Gémal dont le genou ne s'en remettra
    Le Radis aux yeux de rose
    Le mystique Lapinou
    L'Étoile au sourire clair
    Le Morpion qui jamais ne s'ennuie
    La Nouille aux courbes insaisissables.
    Et au sommet de la couronne fut posé
    Pierre précieuse aux mille feux, souverain des ténèbres
    Le Soleil vagabond dont jamais la course ne cesse.
    Ce fut le premier soir, et le premier matin
    Et Helle vit que cela était bon.

     

    Le temps alors passa
    Et Notre Glorieuse Déesse depuis son Palais
    Admirant les merveilles de la Création
    Décida d'une nouvelle race d'êtres
    Dotés de mouvements et de cris
    Nés pour parcourir la Planète
    Et pour se répandre par-delà les terres.
    Dans Sa splendide Grâce
    Notre Glorieuse Déesse prit alors
    Les Cinq Couleurs de Sa majestueuse Chevelure
    Et en un rayon Helle les confondit
    Il apparut alors foulant le sol
    Mille créatures diverses
    Aux tailles et aux couleurs infinies
    Ainsi Helle les créa, et ainsi ils furent
    Toujours de nos jours connus comme « Hannimos ».

     

    Notre Glorieuse Déesse brandit alors
    Encore une fois le rayon béni
    Il en jaillit une espèce neuve
    Munie de deux bras et de deux jambes
    Droite comme le tronc d'un arbre
    Et souple comme le roseau
    Chaude comme la flamme
    Et vive comme le torrent
    Ainsi furent les premiers êtres de Thrükk.
    Alors Notre Glorieuse Déesse
    Fut emplie de satisfaction
    Contemplant depuis les cieux
    La Vie ainsi créée.
    Il y eut des soirs, il y eut des matins
    Et Helle vit que cela était bon.

     

    Le temps encore passa
    Et la Vie ainsi créée
    Croissait dans la prospérité
    Sous le regard bienveillant
    De Notre Glorieuse Déésse
    Les mers, les arbres, les vents
    Les roches, les astres et les êtres
    Et toute Sa Création
    Resplendissait d'harmonie.

     

    Mais lorsque le son et la chaleur
    De la Vie ainsi prospère
    Furent parvenus jusqu'à l'infâme
    Dans son antre de poix, terre de malheurs
    Il maudissait dans d'atroces sabirs
    De sinistres sortilèges
    Et ivre de fureur
    Contre la Splendeur de la Création
    Contre l’œuvre bénie de Notre Glorieuse Déesse
    Il jetai ses forces ignobles
    Martelant la surface sainte
    Depuis les profondeurs vilaines
    L'infâme déforma la Planète ;
    Les belles plaines rondes et lisses
    Modelées dans la Grâce de Notre Glorieuse Déesse
    Devinrent hérissées et tranchantes
    Les roches arrachées au sol
    Hurlaient vers le ciel en des pics menaçants
    Alors d'infranchissables barrières de roc
    S'élevèrent là où l'infâme avait frappé.

     

    La Planète sous le choc ne sut quelle forme adopter ;
    Aussi les Montagnes prient place,
    Et furent telles qu'aujourd'hui encore elles sont restées.

     

    Cependant la Vie ainsi prospère
    Dans la Grâce et la Bienveillance
    De Notre Glorieuse Déesse
    Sans faillir continuait de croître
    Embrassait dans son élan la Planète entière.
    Il y eut des soirs, il y eut des matins
    Et Helle vit que cela était bon.

     

    Mais lorsque l'élan et le bonheur
    De la Vie ainsi jaillissante
    Furent parvenus jusqu'à l'infâme
    Rampant vilement dans son repaire
    Terre d'exils, infectée de haine
    Il ourdissait sournoisement
    De venir répandre son suc macabre
    Sur la sainte surface de la Planète.
    Alors il posa ses pinces souillées
    Dans les glorieux espaces
    Consacrés dans la Grâce de Notre Déesse
    Car pour notre malheur, Celle-ci
    Officiait dans l'éther céleste des Constellations
    Auprès de l'infortuné Ponez
    Lui se trouvant dans la peine d'avoir laissé échapper
    Dans l'immensité stellaire son Nez précieux.

     

    Ainsi en douce agissait l'infâme
    Ayant vu les grandeurs de la Création
    Saisi d'envie il tenta vainement de mimer
    Les saintes œuvres de Notre Glorieuse Déesse
    Et dans une douloureuse convulsion
    Il fit jaillir un sinistre rayon de magie
    Dont il frappa les êtres peuplant la Planète,
    Folie dégénérée ravageant au hasard
    Les divines créatures de Notre Glorieuse Déesse.
    Alors ses atroces sortilèges se propagèrent
    Et les Hannimos, autrefois si parfaits,
    Touchés dans leur âme, mutèrent
    Ainsi l'infâme les modifia, et ainsi ils furent
    Toujours de nos jours connus comme « Besstiohols ».

     

    Insatiable, toujours mécréant
    L'infâme voulu de sa tyrannie asservir la Planète
    Et faire siennes créatures et contrées
    Ravager à son gré la grandeur de l’œuvre
    De Notre Glorieuse Déesse.
    Mais pour le bonheur de tout ce qui vit
    On vit alors des plaines vertes, fertiles et abondantes
    De ces champs bénis, on vit surgir un Héros
    Qui sans peur ni crainte face à l'infâme
    Qui hardi et fier se dressa contre lui
    Le nom de ce Héros que l'on connaît aujourd'hui,
    C'est la Renommée qui l'a apporté
    Le nom de ce Héros saint fut « Tagdahül ».

     

    Tandis que les maléfices et l'effroi
    S'emparaient vilement des beautés de la Création
    Le Héros Tagdahül, dans sa bravoure,
    Guidé par son Saint Amour pour Notre Glorieuse Déesse,
    Sans peur ni crainte face à l'infâme
    Hardi et fier, se dressant contre lui
    De son poing droit arracha à la Terre
    Une motte de Radis des champs verts et fertiles
    Des Radis poussés dans l'Amour et la Grâce
    Et d'un jet sûr et puissant, visant l'infâme carcasse
    Il les envoyant valdinguer en plein centre de son immonde faciès.

     

    Alors, dans la Sainte Gloire, un miracle se produisit
    Les Radis atteignant leur cible diffusèrent une aura bénie
    Que l'infâme souillé ne pouvait supporter
    Sa réaction fut vive et pleine de douleur ;
    Il poussa d'affreux hurlements et la teinte de poix
    De sa vilaine carapace hérissée de pics odieux
    Se faisait incertaine, de bleu vers l'indigo,
    Signe incontestable que ses pouvoirs de malheur
    Faiblissaient sous l'impact saint des Radis du brave Héros.

     

    Son action épique et pleine de grandeur
    Eût encore l'effet bienheureux
    D'attirer l'attention de Notre Glorieuse Déesse,
    Qui du firmament béni ou Helle se trouvait
    Officiant auprès de l'infortuné Ponez
    Vit alors les désastres et les tourments
    Que l'infâme tentait de faire subir à la Planète ;
    Mais que, mis en recul par le preux Héros,
    Celui-ci peinait à riposter, par la Grâce du Radis ;
    Alors Notre Glorieuse Déesse leva son sceptre béni
    Et proclama Sacré le Radis de Thrükk.

     

    Aussi, dans Sa Splendeur,
    Notre Glorieuse Déesse revint sur la surface de la Planète
    Déterminée âme et corps à éradiquer de Ses terres saintes
    Le poison funèbre de l'infâme intrus, l'usurpateur
    Aussi engagèrent-ils le combat
    Et ce combat dura Mille jours, et Mille nuits.

     

    Terribles furent les affrontements
    Et la mer et les rocs se soulevèrent
    Et les arbres tremblaient et les monts tombaient
    Et rayons et éclairs de magie perçaient les vagues célestes
    Et Mille jours, et Mille nuits, ils combattirent.

     

    Enfin, au bout du millième jour
    L'infâme à bout de forces
    S'enfuit vilement afin de se retirer dans son repaire
    Car face aux saintes forces de Notre Glorieuse Déesse
    Il ne pouvait résister.
    Alors dans une plainte ignoble il rampa
    Et dans sa chambre obscure et secrète
    Du Monde en Fer maudit
    Il se cacha enfoui de honte.

     

    Mais Notre Glorieuse Déesse, de son esprit aiguisé
    Aux milles et unes ruses brillantes avait recours
    Et dans un éclair béni, se rendit à la porte de l'infâme
    Leva son sceptre et confondit sa magie en un rayon
    D'un puissant sceau béni marqua la porte
    Et de scotch et de chaises et de bâtons
    Et à triple tour et à quadruple tour
    Scella dans les profondeurs infernales
    L'ignominie écœurante de l'infâme Scrableubleu.

     

    Ainsi vaincu, réduit au silence
    Les sortilèges impurs de poix et de maux
    Ne pouvaient plus désormais
    Atteindre la surface sainte de la Planète
    Et ses habitants réjouis de ce triomphe
    Louèrent et prièrent la Grâce de Notre Glorieuse Déesse
    Danses, chants, et rites furent instaurés
    Lieux de culte furent élevés
    Pour que dans la Mémoire perdure
    La Gloire Sainte des hauts faits
    Ainsi la lignée du preux Héros, Tagdahül
    Fut bénie sous le signe sacré du Radis
    Crucifère bienheureux dont Notre Glorieuse Déesse
    Orna et para la surface du Pare-Radis bien-nommé
    Car pur et saints, ils repoussent les ondes viles
    Il en poussa grand nombre
    Les plus gros et les plus denses
    Portant en eux les Cinq Couleurs bénies
    De la Chevelure de Notre Glorieuse Déesse
    À l'aura de pourvoir fantastique
    Les Radis-Arc-en-Ciel protecteurs de l'harmonie.

     

    Ainsi se termine le récit des Splendides légendes de Notre Boble Sacrée
    Que dans Sa Sainte Grâce
    L'Unique, Glorieuse Souveraine Créatrice,
    Mère Céleste de Thrükk,
    Notre Déesse Helle
    M'a dicté de Sa Majestueuse Voix.

     

    Que chaque Être de Thrükk grave en sa mémoire les hauts faits de Celle que nous implorons,
    Notre Toute-Puissante Déesse."

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